Les consultants en marketing (comme nous) adorent parler du marketing à la performance (performance marketing). Mais au-delà du buzz, la question se pose de savoir ce qu’il vaut sur les marchés industriels et B2B.
De quoi s’agit-il ? Le marketing à la performance fait référence à une approche du marketing digital axée sur les données et les résultats, où les activités de marketing sont optimisées en fonction d’actions mesurables et du retour sur investissement. Contrairement à la gestion de marque traditionnelle, le marketing à la performance se concentre sur l’obtention de résultats spécifiques, tels que la génération de leads, l’accélération du pipeline de vente et la fidélisation des clients.
Le marketing à la performance intègre généralement plusieurs canaux numériques, tels que :
• LinkedIn Ads (campagnes « push » ciblant les décideurs)
• Publicité par moteur de recherche (SEA) (stratégies « pull » avec recherche basée sur l’intention)
• Marketing par courriel et automatisation (développement des prospects à travers l’entonnoir)
• Marketing de contenu et SEO (leadership éclairé et génération de demande)
• Marketing basé sur les comptes (ABM) (ciblage de comptes spécifiques de grande valeur).
À première vue, le marketing à la performance a tout pour plaire : On nous promet une tarification à la performance, une prise de décision basée sur des données en temps réel ainsi que des indicateurs quantifiables tels que le coût par lead (CPL), le coût d’acquisition client (CAC), les leads qualifiés en marketing (MQL), les leads qualifiés en vente (SQL) et le retour sur investissement publicitaire (ROAS).
Cependant, après quelques années de pratique, les choses se présentent de manière plus nuancée. La spécificité des cycles de vente B2B, des processus décisionnels et des publics cibles crée des limites inhérentes :
• Des coûts d’acquisition client (CAC) élevés : La publicité B2B est coûteuse. Les plateformes telles que Google, Meta ou LinkedIn récompensent les audiences larges, alors que le B2B exige un hyperciblage. Le coût par lead (CPL) est élevé, en particulier dans les secteurs de niche où l’audience est limitée.
• Cycles de vente complexes : Contrairement au B2C, où les conversions sont souvent instantanées, les ventes B2B impliquent plusieurs parties prenantes et peuvent prendre des semaines, des mois, voire des années avant d’être finalisées. Or, le marketing à la performance s’appuie sur des mesures à court terme (par exemple, les clics, les prospects), mais peine à mesurer l’influence sur les cycles de vente à long terme.
• Problèmes d’attribution et de suivi : Un lead peut interagir avec plusieurs points de contact au cours de son parcours (publicités, organique, e-mail, événements, appels de vente) avant de se convertir. Il est donc difficile de suivre et d’attribuer le retour sur investissement immédiatement, car la conclusion d’une affaire peut prendre des mois. La disparition des cookies tiers réduit la précision du suivi.
• Difficulté de mise à l’échelle : Les marchés B2B sont étroits par nature et offrent des viviers de prospects limités. Les campagnes hyperciblées entraînent rapidement une lassitude de l’audience.
Que faire maintenant ? Bien que le marketing à la performance reste un ingrédient essentiel du marketing B2B, il est risqué de s’appuyer uniquement sur des tactiques numériques payantes. Les ventes B2B nécessitent une forte crédibilité de la marque et de la confiance. La meilleure stratégie reste de combiner le marketing à la performance avec les efforts de construction de la marque, le contenu organique et un processus solide d’activation des ventes.
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